Résumé de la formation
La comptabilité, c’est un métier ! Du reste, les honoraires du comptable apparaîtront dans vos charges à travers le compte 6226 pour être précis… Car rien, ou presque, de ce qui se passe sur l’exploitation ne doit échapper à l’œil de ceux qui consulteront ce bilan comptable. La moindre opération financière, de la plus quotidienne à l’exceptionnelle, est alors enregistrée, classée, et rangée. Cet ensemble de pièces comptables permettra l’établissement, à la fin de chaque exercice (souvent en fin d’année civile), d’un bilan comptable et d’un compte de résultat. L’exploitant agricole doit pouvoir analyser ces documents sans ignorer les subtilités de leur interprétation. Mais pour cela, il doit savoir comment ils sont élaborés.
Les différentes classes de comptes couvrant l’ensemble des opérations de l’exploitation agricole
La classe 1 : les compte de capitaux
Ils révèlent la richesse nette de l’entreprise et son endettement à long terme. Cette classe 1 est composée du capital social (compte 101), qu’il soit individuel ou sociétaire :
- dans une entreprise individuelle, il est égal à la somme des apports nets au démarrage de l’activité +/- les bénéfices et les pertes, moins les prélèvements privés du chef d’entreprise.
pour une société, ce sont les parts sociales souscrites par les associés en contrepartie de leurs apports.
Il comporte aussi :
le revenu de l’activité, c’est-à-dire le bénéfice ou la perte de l’exercice (compte 120 ou 129)
- le résultat des années précédentes lorsqu’il est laissé en réserve et non distribué aux associés (compte 106 et 110)
Dans une entreprise individuelle, on y trouve aussi le compte de l’exploitant (108), qui représente le total des prélèvements réalisés pour les besoins privés et les apports de fonds.
Tous ces comptes forment les capitaux propres.
Les dettes à moyen et long termes auprès des banques sont quant à elles enregistrées dans les comptes 160 et suivants.
Plus rarement, on intègre aussi dans la classe 1 :
- Les subventions d’investissement (130)
- Les provisions règlementées pour risques et charges (140 et 150)
Exemple de calcul des capitaux propres avec :
Un apport de 20 000 € sur compte bancaire = compte 101
Un emprunt auprès de la banque de 300 000 € = compte 164
Un prélèvement mensuel de 1000 € = compte 108
Des bénéfices se montant à 15 000 € = compte 120
Les capitaux propres sont égaux à 20 000 + 15 000 – 12 000 = 23 000€.
Capitaux propres année 1 = 23 000 € (101)
Passons à l’année 2 :
Un prélèvement mensuel de 1000 € (x 12) = compte 108
Un bénéfice de 18 000 € = compte 120
Capitaux propres année 1 (23 000) + bénéfice (18 000) – prélèvement année 2 (12 000) = capitaux propres année 2 (29 000)
Un remboursement d’emprunt de 20 000 € abaisse la dette à 280 000 € (compte 164)
Tous les comptes de la classe 1 sont disposés dans le passif du bilan.
La classe 2 : les comptes d’immobilisations
Ils concernent l’outil de travail qu’il soit :
- Corporel, avec les comptes 210… regroupant les biens détenus (propriété de l’entreprise) pour l’usage de l’activité (terrains, bâtiments, matériels…). Mais aussi les comptes 240… dénombrant le cheptel reproducteur présent à l’inventaire de fin d’exercice. Les animaux sont ici considérés comme des outils de travail.
- Incorporel, on parle ici des logiciels (205), du fonds commercial (207), des droits à produire comme le droit à paiement de base (208).
- Financier, avec les comptes 260 et 270… notant les dépenses en contrepartie de parts dans d’autres structures (coopérative, CUMA, banque…).
Les comptes 200 à 270 sont alimentés par la valeur totale du bien acheté (tant qu’il est présent dans l’entreprise). Néanmoins, on peut constater l’usure d’un bien et alors procéder à un amortissement. Ainsi le compte 681 est consacré à la dotation aux amortissements et le 280 à la perte de valeur.
Un exemple : l’achat d’un tracteur pour 70 000 € sur 7 ans est noté dans le compte 215. Le compte 280 reçoit 10 000 € chaque année. La valeur brute du bien est de 70 000 € tant qu’il reste sur l’exploitation. Mais sa valeur nette passe à 60 000 € après 1 an, puis 50 000 € après 2 ans et ainsi de suite.
L’ensemble des comptes de la classe 2 représente donc la valeur de l’outil de travail. Elle figure à l’actif du bilan.
La classe 3 : les comptes de stocks
Les stocks constatés à la date de clôture sont de plusieurs sortes :
Les stocks de matières premières achetées comme l’engrais, les semences, les aliments… en résumé, toutes les matières premières qui ne sont pas issues de l’exploitation et qui ne sont pas encore consommées (enregistrées dans les comptes 300, 301, 302, etc.)
Les matières dites consommables, elles aussi venues de l’extérieur, comme par exemple le carburant, l’huile ou les emballages, seront comptabilisées dans le compte 320.
Les stocks de produits issus de l’exploitation : ils diffèrent selon le type de production (jeunes bovins dans un élevage allaitant, agneaux à l’engraissement…). C’est le cheptel non reproducteur placé dans les comptes 310 et suivants.
- Les stocks en cours : on parle de l’avance aux cultures (ou avance en terre) c’est-à-dire les cultures qui ne sont pas encore récoltées. Ils sont évalués aux coûts de revient en fonction des dépenses engagées. Les comptes 340 et suivants enregistreront tous les intrants nécessaires à la production (engrais, semences, produit de traitement) ainsi que les frais de mécanisation, et le cas échéant les dépenses engagées envers des sous-traitants.
Les stocks de produits issus de l’exploitation, récoltés et non encore consommés ou vendus comme le fourrage, la paille, les céréales. On les trouve dans les comptes 370.
Ces comptes ne sont utilisés qu’au moment de l’inventaire, en fin d’exercice, ils valorisent les quantités détenues sur l’exploitation :
Les comptes 300 seront donc dévolus aux approvisionnements
- Les comptes 310 seront réservés au cheptel non reproducteur
- Les comptes 320 pour les matières consommables
- Les comptes 340 seront consacrés aux avances aux cultures
- Les comptes 370 noteront enfin les produits issus de l’exploitation
Ils sont placés à l’actif du bilan
La classe 4 : les comptes de tiers
Ils permettent de noter les sommes dues et à recevoir (toutes taxes comprises) auprès des fournisseurs et des clients. Mais aussi envers l’État, les salariés, les organismes sociaux ou des associés. Précisons que les dettes d’origine bancaire n’en font pas partie.
Ces dettes (ou créances) à court terme sont comptabilisées comme suit :
- À l’égard des fournisseurs dans les comptes 40…
- Des clients dans les comptes 41…
- Des salariés dans les comptes 42…
- De la MSA dans les comptes 43…
- De l’État dans les comptes 44…
- Des associés dans les comptes 45…
- Les comptes de régularisation commençant par 46, 47, 48 et 49 sont utilisés à la clôture pour enregistrer des dettes ou créances non facturées mais dont l’exécution a eu lieu durant l’exercice, ce qui permet d’anticiper leur règlement.
La société peut avoir des dettes envers ses associés (qui, rappelons-le, détiennent le capital de cette même société). Cette situation est fréquente et apparaît dans les comptes courants d’associés (comptes 450) qui évoluent donc constamment au cours de l’exercice.
Ces comptes associés indiquent :
- La part de bénéfice
- La rémunération du travail (si l’associé a le statut d’exploitant)
- Les apports personnels
- Les prélèvements personnels (transférés sur le compte personnel de l’associé)
- Le règlement par la société de dépenses privées
À défaut d’un équilibre rarissime, un solde de compte courant d’associés apparaît et sera repris au début de l’exercice suivant. Si les prélèvements dépassent la somme due à l’associé, le compte devient négatif (ou débiteur) ce qui signifie que l’associé doit de l’argent à sa société : attention à l’abus de bien social ! À l’inverse, si les comptes associés sont importants cela montre que la société à des dettes conséquentes vis-à-vis de ses associés. Elles sont, le plus souvent, réglées au départ (à la retraite par exemple) de l’associé. Cette dépense est parfois couverte grâce à un nouveau prêt bancaire qui vient alors grossir les dettes à long terme (et les mensualités) de l’entreprise. Il faut donc régulièrement vérifier les comptes courants d’associés, sans oublier la question du départ (et entrée) des associés.
Les dettes et créances se retrouvent au bilan, les créances dans l’actif, les dettes au passif.
La classe 5 : les comptes de trésorerie
Dans une exploitation aux cultures annuelles, les revenus arrivent normalement après les premiers investissements. Ces différents flux de trésorerie doivent être anticipés pour mettre en place les bons outils bancaires. Les comptes 50… consacrés à l’épargne (ce qui renseigne un excès de trésorerie) sont peu utilisés…
Le compte 512, le compte bancaire de l’exploitation, dresse un état des mouvements tels qui apparaissent sur le relevé de la banque. Positif, tout va bien ; négatif, et la société utilisera le découvert négocié préalablement avec la banque. Le compte 530 donne, lui, les flux de trésorerie des espèces réalisés lors de la vente aux particuliers par exemple. Si la société n’a pas la trésorerie suffisante pour effectuer des opérations courantes de fonctionnement, la banque peut concéder un prêt à court terme (inférieur à 12 mois) qui sera remboursé par les revenus obtenus après la récolte. Ce type de prêt se retrouve dans le compte 519, avec aussi les avances de TVA ou de subventions par exemple.
Le compte 58, quant à lui, appelé compte de virement interne, enregistre les mouvements entre les différents comptes bancaires de l’exploitation (si elle en possède plusieurs, évidemment).
Les comptes de trésorerie figurent dans le bilan, dans le passif pour les sommes dues à la banque (prêt ou découvert), à l’actif dans le cas d’un solde positif ou d’un placement.
La classe 6 : les comptes de charges
Ils sont issus de l’étude des charges (ou dépenses) pesant sur le résultat de l’activité. Ils participent évidemment au compte de résultat. Ces dépenses sont réparties comme suit :
- Les dépenses courantes, avec les comptes 60 à 65, se subdivisent en plusieurs catégories :
- Les achats stockables, en distinguant les matières premières utilisées par l’exploitant dans le cadre de sa production (aliments pour les bêtes ou semences par exemple, compte 601), des matières et fournitures consommées rapidement et n’entrant pas directement dans la constitution du produit (comme le gasoil des tracteurs ou les produits d’entretien, compte 602). Le compte 603 concernant la variation des stocks permettra de rattacher au bon exercice la consommation effective de ces achats (comme l’aliment acheté en décembre et utilisé en janvier de l’année suivante).
- Les achats d’animaux, avec les classiques bovins ou ovins, mais aussi les essaims d’abeilles autour de leur reine en apiculture par exemple. Ils génèreront une variation de stock étudiée dans le compte 713.
- Les dépenses non stockables, avec les achats de services auprès d’entreprises de travaux agricoles dans le cadre d’une sous-traitance (compte 605) ; les achats non stockés, comme l’électricité et l’eau nécessaires à l’exploitation, mais aussi les petits équipements (d’une valeur inférieure à 500 €), apparaîtront dans le compte 606. Le compte 607 concernant les achats de marchandises pour la revente n’est que rarement utilisé, on le comprendra facilement. Enfin, les remises, rabais et autres ristournes accordés par des fournisseurs seront notés dans le compte 609 (c’est donc un compte créditeur).
- Les charges externes (61 et 62), que l’on détaille en crédit-bail (612), location (613), entretien courant (615), assurances (616), études (617), documentation (618), sans oublier là aussi les remises octroyées (619).
- Les dépenses liées au recours à un prestataire (62) font l’objet d’une attention très précise, qu’elles concernent l’appel à du personnel extérieur avec un intérimaire par exemple (621), les honoraires distribués à un comptable notamment (622), les frais de publicité (623), de transport des achats et des ventes (624), de déplacements (625), les frais postaux et de télécommunications (626), les frais bancaires en terme d’abonnement mensuel (627), les cotisations auprès d’un organisme professionnel (628), et encore, pour conclure, les remises éventuelles (en 629).
- Les impôts et taxes liés à l’activité, et non ceux de l’exploitant à titre personnel. Taxe foncière et autres taxes spécifiques à un produit de l’exploitation, comme le droit de circulation pour le vin, se retrouvent dans les comptes 630 et suivants.
- Les frais liés au personnel dans les comptes 64, avec les salaires bruts (641) et les charges sociales (645).
Enfin, les comptes 65 sont très peu utilisés pour une exploitation agricole mis à part le compte 658 charges diverses de gestion courante qui enregistre les différences de règlement, toujours peu élevés.
- Les charges financières avec les comptes 66, c’est-à-dire le coût de la trésorerie et de l’argent emprunté. On y retrouve les intérêts des emprunts, les agios bancaires et les agios fournisseurs.
- Les dépenses exceptionnelles (charges non courantes), comme les amendes ou autres pénalités sont relevées dans les comptes 67. On y trouve aussi la valeur des actifs cédés par le calcul de la valeur d’achat de ces actifs (200) à laquelle on retire leur amortissement (280). Ainsi, pour un tracteur payé 70 000 € avec un amortissement étalé sur 7 ans (10 000 €/an) que l’on vend en année 3, on obtiendra 40 000 € comme valeur de l’actif cédé. Les 10 000 € consacrés à l’amortissement du tracteur seront consignés dans le compte 68 dévolu aux amortissements, calculés une fois par an, immobilisation par immobilisation. Notons bien que cela représente l’usure d’un bien et non une somme réelle.
Toutes les sommes contenues dans ces comptes sont hors-taxes. Quoi qu’il en soit, l’examen attentif des charges sera un indicateur important de la rentabilité de l’entreprise.
La classe 7 : les comptes de produits
Ils enregistrent les encaissements et recettes issus de l’activité de production de l’exploitation agricole. Ils permettent, avec les comptes de charges, de calculer le résultat d’exploitation qui sera consigné dans le compte de résultat.
Les comptes 70… dénombrent les ventes en les répartissant comme suit :
- Les végétaux « bruts » en compte 701
- Les produits résiduels comme le miel, les œufs, le lait (702)
- Les produits transformés : le vin (703)
- Les ventes d’animaux (704)
- Les prestations que le chef d’exploitation peut pratiquer chez un collègue, coup de main pour la moisson par exemple (706)
- L’achat et la revente de marchandises en l’état est rare et relève du champ commercial aux conditions fiscales et règlementaires particulières (707)
- Les produits annexes comme les frais de port (708)
- Les remises sur une vente (709)
Le total des comptes 70… détermine donc le chiffre d’affaires de l’exploitation.
Remarquons les comptes de variations de stock (710…) qui notent les produits non vendus, qu’ils soient finis (foin, vin, etc.) ou en cours, comme le blé en terre alors estimé sur les frais engagés pour sa production (intrants, frais de mécanisation ou de main d’œuvre). La variation de stocks entre le début et la fin de l’exercice ne sera pas oubliée car elle permet d’évaluer le niveau de production non vendue.
Les comptes 740 et suivants seront scrutés attentivement puisqu’ils enregistrent les aides et subventions, la plupart du temps liées à la PAC.
Puis viennent des comptes généralement peu utilisés, comme les comptes 75… sauf éventuellement le 758 (produits divers de gestion) qui note les différences de règlements. Il en est de même des comptes 76 concernant les produits financiers, tels les intérêts perçus suite à des placements. Aussi peu employés les comptes 770… des produits exceptionnels avec le compte 775 sur la vente d’éléments d’actif (vente de matériel) et le 777 pour le constat d’une subvention d’investissement (une subvention de l’État pour l’achat d’un tracteur répartie sur sa durée d’amortissement par exemple).
Pour conclure, rappelons que les sommes relevées dans les comptes de produits sont toujours hors-taxes.
Les deux outils indispensables généralement employés en matière comptable : le bilan et le compte de résultat
Le bilan comptable
Il reflète à un moment précis – à la clôture de l’exercice – ce que possède et ce que doit l’entreprise, c’est-à-dire son patrimoine professionnel.
Ce que possède l’entreprise, c’est l’actif. Il se divise en :
- Actif immobilisé qui représente l’outil de travail. Dans le cas d’une exploitation agricole cela veut dire des terres, des bâtiments, du matériel, le cheptel reproducteur. Cela correspond aux comptes de la classe 2.
Actif circulant qui expose le fruit du travail, ici les produits stockés sur la ferme comme le fourrage et les céréales, les récoltes en cours de production, le cheptel non reproducteur, mais aussi des créances (sommes attendues d’un tiers). On y retrouve aussi les disponibilités, c’est-à-dire l’argent dont dispose l’entreprise (sur un compte bancaire ou en caisse). L’actif circulant correspond donc aux comptes de la classe 3/4/5.
Ce que doit l’entreprise, c’est le passif. Il est logiquement formé des dettes de celle-ci :
Les dettes à moyen et long terme, le plus souvent constituées de prêts bancaires.
- Les dettes financières à court terme, inférieur à 12 mois, prêts bancaires correspondant à des avances de subventions ou à un crédit de campagne lié à l’activité saisonnière. L’utilisation du découvert bancaire en fait aussi partie.
- Les dettes d’exploitation auprès des fournisseurs, des caisses sociales et des salariés, voire de l’État.
- Les dettes envers les associés dans le cadre d’une société. Ce sont les comptes courants d’associés que l’on a précédemment étudiés.
Pour équilibrer le bilan, il faut considérer les capitaux propres, soit le capital social de la société ou le capital individuel de l’entrepreneur unique. Enfin, le résultat de l’exercice, bénéficiaire ou non, apparaît au passif comme les comptes des classes 1/4/5.
Le bilan est scruté par le chef d’entreprise évidemment, mais aussi soumis au regard inquisiteur des partenaires financiers, principalement les banques. Bien sûr, les choix de l’exploitant influent sur les chiffres obtenus. Par exemple, en réinvestissant ses gains professionnels dans sa ferme il fera grimper ses actifs comme ses capitaux propres.
Le compte de résultat au vu des soldes intermédiaires de gestion (SIG)
Le compte de résultat permet d’évaluer l’activité de l’exploitation en mettant à jour un bénéfice ou un déficit. Il est réalisé avec les comptes de classe 6 et 7.
Les soldes intermédiaires de gestion sont les indicateurs qui offrent la possibilité d’une analyse approfondie du compte de résultat, que ce soit dans son évolution dans le temps ou par rapport à d’autres exploitations similaires. Voici la liste de ces soldes intermédiaires de gestion et comment on les obtient :
- La marge brute : on la calcule en soustrayant les coûts opérationnels de la production de l’exercice. Elle donne un premier indice de l’efficacité de l’exploitation.
- La valeur ajoutée : c’est la marge brute moins les charges de structure. Utile dans le secteur commercial, elle l’est beaucoup moins en agriculture à cause des subventions reçues.
- L’excédent brut d’exploitation (EBE) : c’est le plus important de ces indicateurs. Il s’obtient justement en rajoutant à la valeur ajoutée les aides et subventions relevées dans le compte 74 puis en retirant les dépenses liées aux impôts et à la main d’œuvre. L’EBE montre la richesse créée par l’activité sur une période donnée. Cet excédent permet à l’exploitant :
* de rembourser ses annuités, acquittant ainsi une dette passée
* de dégager les prélèvements privés, c’est-à-dire le salaire de l’exploitant, pour assurer le présent
* d’améliorer l’outil de travail par autofinancement ou de conserver une marge de sécurité en trésorerie bien utile face aux aléas du métier. On prépare ainsi l’avenir
- Le résultat d’exploitation : il se calcule à partir de l’EBE, en intégrant les produits divers et les charges diverses (des sommes souvent faibles comme nous l’avons vu) et en retirant les amortissements (qui sont des charges « calculées »).
- Le résultat courant prend en compte, quant à lui, le coût financier de l’exploitation.
- Le résultat net comptable, enfin, s’obtient en rajoutant les produits et les charges exceptionnels. Il n’est pas l’indicateur définitif que l’on peut imaginer car il peut être troublé par la vente d’actif déjà amorti.
Pour cette raison, l’on doit analyser successivement ces différents indicateurs pour une juste appréciation de la situation de l’exploitation. Les banques, en vue d’accorder un prêt, ne font pas autrement.