OPA : qui sont-elles et à quoi servent-elles ?

Résumé de la formation

Le monde agricole a su mettre en place des outils qui lui ont permis de faire face à de nombreuses crises, ce sont notamment les OPA (Organisations Professionnelles Agricoles). Mieux connaître ces Organisations Professionnelles Agricoles est indispensable pour ceux qui, n’étant pas issu du milieu agricole, souhaitent devenir agriculteurs, et donc s’intégrer à cet environnement. A savoir, connaître qui fait quoi dans ce paysage multiple, et quelle est la place des agriculteurs dans ces structures mises en place il y a plusieurs décennies. Mais c’est aussi indispensable pour ceux qui appartiennent à ce milieu, depuis parfois plusieurs générations, et qui ont peut-être oublié pourquoi ces structures ont été créées, avec quels objectifs et sur quelles valeurs. Cette formation vous propose donc de faire connaissance avec l’environnement socio-professionnel de l’agriculteur que vous êtes ou que vous serez peut-être demain. Plus précisément avec les OPA. Par leur nombre, leur diversité et leurs missions, elles sont une spécificité du monde agricole, et jouent, aujourd’hui encore un rôle important dans la vie des agriculteurs et des exploitations. Nous découvrirons d’abord leur histoire, pour comprendre d’où elles viennent et pourquoi elles ont été créées, pour nous intéresser ensuite à leur rôle et à leur mode de fonctionnement. Dans une première partie, nous tenterons de définir ce qu’est une OPA, même si, nous le verrons, il n’existe pas de définition précise de cet acronyme. Dans une seconde partie, nous balaierons de façon brève, l’histoire très riche de ces organisations. Puis, dans une troisième partie, nous entrerons dans le détail des fonctions et des modes de gouvernance des principales OPA.

Qu’est-ce qu’une OPA ?

Si vous tapez cet acronyme sur internet, vous trouverez "Offre Publique d’Achat". Pour le sujet qui nous intéresse ici, nous parlerons des Organisations Professionnelles Agricoles. Avant d’entrer dans le détail de leur histoire, notons que dès le départ, les organisations paysannes qui se sont mises en place ont cherché à répondre à 3 objectifs. Ces objectifs ont été les fondements de la plupart des organisations de producteurs partout dans le monde. Ils sont d’ordre technique, économique et politique.

3 objectifs partagés

Un objectif technique d’abord. Il s’agit de fournir des services à ses membres, leur permettre de s’approvisionner en intrants (produits phytosanitaires, aliments du bétail, fournitures …) ou d’accéder à des services (information, formation, crédit, assurance …). Un objectif économique ensuite : se grouper pour faire face aux marchés. En étant organisés, les agriculteurs renforcent leur pouvoir de négociation avec leurs partenaires économiques, qu’ils soient d’amont ou d’aval. Un objectif politique enfin, il s’agit d’influer sur les prises de décisions, de faire entendre son point de vue auprès des structures politiques locales, régionales ou nationales, voire internationales. On parle aujourd’hui de lobbying.

Les 4 familles d’OPA

Sur un schéma de François PURSEIGLE, sociologue spécialiste du monde agricole et ingénieur agricole, on peut voir, que les 4 familles que sont le syndicalisme agricole, le développement agricole, la coopération et la mutualité et le crédit, interviennent toutes sur l’un voire deux des objectifs précités. Par exemple, le syndicalisme intervient d’abord sur le champs politique, mais il propose aussi des services à ses membres : du conseil juridique, parfois de la formation. Les Chambres d’agriculture sont des organismes de développement agricole, mais elles ont aussi un rôle de représentation.

Des caractères communs

Ce qu’on appelle aujourd’hui OPA, n’a, en fait pas de définition propre, mais elles peuvent se définir par des caractères communs. Elles regroupent des agriculteurs, sur la base du volontariat et sont gérées par leurs représentants, élus sur des bases démocratiques. Elles ont en charge des questions collectives concernant le métier d’agriculteur (ou de salarié agricole). Elles sont juridiquement indépendantes les unes des autres, avec cependant des interdépendances. Par exemple, les élections aux Chambres d’agriculture et à la MSA se font sur la base de listes syndicales. Elles sont organisées à plusieurs échelles territoriales, de l’échelle locale, départementale, jusqu’à des échelles régionales, nationales voire européennes. Mais une diversité des modèles On trouve aussi parmi ces organisations beaucoup de diversité. D’abord des formes juridiques variées, des structures de droit privé, d’autres apparentées au domaine public. Les champs d’intervention sont aussi multiples : les agriculteurs, les salariés agricoles, voire le milieu rural au sens large. Les compétences sont très larges, de structures aux compétences très spécialisées à d’autres très généralistes. Enfin, les missions sont variées : défense collective, représentation, organisation économique, production de services, organisation sociales …

En synthèse

Des points clés ressortent de cette analyse des organisations professionnelles agricoles. On peut dire d’abord que l’histoire de ces organisations est fortement liées aux crises et que son organisation est une affaire d’Etat, notamment du fait de l’enjeu stratégique de l’agriculture qui a pour mission de nourrir la population. On a pu constater une très tardive prise de pouvoir des agriculteurs et un marquage politique fort pendant plusieurs décennies. Par ailleurs cette organisation des agriculteurs s’accompagne d’une modernisation industrielle de l’agriculture et d’une insertion croissante sur les marchés. On notera aussi une évolution de ces structures allant de l’unité vers l’ouverture.