Le chanvre bio : de la génétique à la récolte

Le chanvre, une possibilité de diversification pour une exploitation agricole. Mais quel chanvre : chanvre industriel, cannabis thérapeutique, cannabis bien-être, cannabis récréatif ? Que dit la loi ? Et qu’est-ce qui est accessible pour un agriculteur ? Sur la ferme bio de Pigerolles dans la Creuse, lorsque le choix est fait d’intégrer la culture du chanvre c’est à la fois pour créer de la valeur ajoutée et par militantisme. Aujourd’hui Jouany et Jérémy maîtrisent toutes les facettes de cette culture très technique : choix des variétés, sélection génétique, bouturage, croisement, itinéraires techniques différenciés…

La formation individuelle comprend :

  • Durée totale = 2h30
  • 5 vidéos - 1h00
  • 1 quiz et 31 questions pour vérifier vos acquis
  • 1 visio (1h00) en direct avec le formateur
  • Suivi technique et administratif durant toute la formation
  • Financements possibles : contactez-nous formation@agrilearn.fr

Formule proposée

Formation individuelle
Cours en vidéos
Quiz
Visio en direct
Suivi pédagogique
Attestation de suivi
 
320
S'inscrire
Vous pouvez bénéficier du crédit d'impôt formation
pour les chefs d'entreprise pour un montant de
25 €
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Le programme

  • La culture du chanvre de A à z
    • Introduction - présentation de la ferme bio de pigerolles7min
    • De la génétique au bouturage13min
    • La plantation9min
    • Pendant la croissance-visite de parcelle15min
    • La récolte16min
    • Quiz31 questions

Les objectifs


Pré-requis


Public cible

Expert - Auteur de la formationLe chanvre bio : de la génétique à la récolte

Formateur de la formation

Jouany CHATOUX

Référente pédagogique agrilearn : Fanny d'Agrilearn

Référente pédagogique

Fanny d'Agrilearn

Son rôle est de vous accompagner tout au long de votre parcours de formation afin que vous profitiez au maximum de votre apprentissage, objectif zéro tracas pour vous.

Vous vérifiez ensemble votre éligibilité aux fonds de formations (VIVEA, OCAPIAT...) puis elle vous guide pour vous inscrire sur notre plateforme et accéder à votre espace personnel.

C'est vraiment une relation sur mesure qui se crée pour faciliter votre apprentissage.

Elle exerce ensuite un suivi hebdomadaire de votre parcours de formation et n'hésite pas à effectuer des rappels en cas de retard de visionnage, de réalisation des quiz et/ou travaux pratiques tout en étant sympathique et à votre écoute.

Résumé de la formation


Comme en atteste régulièrement l’actualité, la culture du chanvre est un sujet qui dépasse de loin la seule problématique agricole. Avant toutes choses, il faut préciser que chanvre et cannabis sont une seule et même plante, baptisée « cannabis sativa L. » par les botanistes. C’est uniquement en fonction de son utilisation que l’on privilégie un nom plutôt que l’autre.

Commençons par le chanvre dit « industriel » : il est cultivé depuis des millénaires pour ses tiges fibreuses d’où l’on tire papier et tissus, mais aussi toiles et cordages pour les chantiers navals. Et si ses graines (appelées chènevis) sont particulièrement appréciées des oiseaux et des poissons, ses brins (ou chènevotte) constituent un excellent paillage. Aujourd’hui, la France est le plus gros producteur européen de ce type de chanvre (très écologique comme isolant), et l’un des tout premiers au niveau mondial. La toponymie en garde même parfois le souvenir, comme c’est le cas à Marseille avec la célèbre artère urbaine de la Canebière (nom désignant l’ancienne plantation de chanvre qui la recouvrait).

Ce qui nous mène tout droit au cannabis ou « chanvre indien ». Sa production et sa consommation sont prohibées par la loi. L’interdiction est motivée par ses effets psychoactifs dont le THC (tétrahydrocannabinol), molécule présente principalement dans les fleurs de cette variété de chanvre, est responsable. Un arrêté réglementaire de 1990 sur la culture du chanvre a fixé le taux limite autorisé de THC : 0,2 % ; au-dessus de ce taux, le chanvre devient donc un produit stupéfiant interdit. En quelque sorte il devient du cannabis, au sens où la majorité l’entend. Nonobstant, la consommation de cette drogue pour un usage dit « récréatif » n’a pas cessé de croître ces dernières décennies par l’entremise d’un réseau illicite de distribution. De plus, histoire d’entretenir une certaine confusion dans les esprits, un autre cannabinoïde a envahi depuis quelques années les rues commerçantes de nos villes : le CBD (cannabidiol).

De fait, l’usage « bien-être » de cette molécule aux propriétés encore mal définies (anxiolytique et antiépileptique, voire anti-inflammatoire), mais sans effet psychotrope, s’est imposé chez une clientèle souhaitant se détendre en toute légalité, du moment que le taux limite de THC est respecté. Mais si l’on peut consommer des produits CBD en France, on ne peut pas en produire. En effet, l’arrêté de 1990 a strictement déterminé les variétés de chanvre cultivables, en retenant les plus appropriées à la production de fibres. De surcroît, feuilles et fleurs étaient irrémédiablement condamnées à la destruction, quel que soit leur taux de THC ou de CBD (dont on ne s’occupait pas à l’époque). En conséquence, les boutiques de l’Hexagone dédiées au CBD doivent se tourner vers l’étranger — Luxembourg, Italie ou encore Pologne — pour se fournir, ce qui prive nos agriculteurs d’un marché en pleine expansion. Interpellé sur ce sujet à la sortie d’un conseil des ministres (pour l’émission de France 2 « Envoyé spécial », diffusée le 16 décembre 2021), le ministre de l’agriculture Julien Denormandie reconnaissait lui-même « une incohérence », tout en promettant à demi-mot une réponse prochaine. Simple rideau de fumée ? Non ! Le 31 décembre 2021 le Journal officiel publiait un arrêté sur la culture du chanvre (daté de la veille) remplaçant celui de 1990.

Plutôt bien reçu par les industriels du chanvre, cet arrêté « vient enterrer tout projet de filière française » de production de CBD selon Jouany Chatoux (citation extraite du journal « Libération »), porte-parole de l’association française des producteurs de cannabinoïdes (AFPC). Cet agriculteur creusois s’efforce depuis des années d’obtenir l’autorisation de produire et de distribuer ses articles à base de CBD. C’est dans son exploitation, « La Ferme Bio de Pigerolles », que nous découvrirons les subtilités de la culture du chanvre.

Pourquoi ce nouveau texte administratif ne lui convient-il pas ? « Article 1.I Les fleurs et les feuilles sont produites à partir de plantes issues de semences certifiées. La vente de plants et la pratique du bouturage sont interdites ». Ces quelques mots coupent court au travail accompli par Jouany Chatoux et Jérémy Gaillard, son responsable des cultures de chanvre, pour se détacher des « variétés catalogues ». Comme nous le verrons, le bouturage parachève une sélection génétique nécessaire à la productivité et à l’autonomie d’une culture biologique. C’est aussi réduire à peau de chagrin le travail de nos agriculteurs que de les priver de cette activité. Un peu plus loin dans le nouvel arrêté, vous pouvez lire : « Article 1.II Les fleurs et les feuilles des variétés mentionnées au I ne peuvent être récoltées, importées ou utilisées que pour la production industrielle d’extraits de chanvre. Sont notamment interdites la vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange avec d’autres ingrédients, leur détention par les consommateurs et leur consommation ». Jouany Chatoux ne peut donc toujours pas vendre et transformer librement sa production ; pire, les fleurs, le produit le plus vendu dans les boutiques de CBD, doivent être retirées (d’où qu’elles viennent), alors même que « La Ferme Bio de Pigerolles » vient de s’équiper afin de les « manucurer » (c’est-à-dire les effeuiller) efficacement…

Et dire que c’est dans le sillage du Plan Particulier pour la Creuse (PPC), initié par l’État en 2017, que Jouany Chatoux s’est lancé dans la culture du chanvre ! Dans la version finale de ce document signée par le premier ministre Édouard Philippe le 5 avril 2019 à Felletin, l’État s’engage à « accompagner la création et le développement d’une filière intégrée autour du cannabis à vocation thérapeutique dans le strict respect des préconisations de l’agence nationale de la sécurité du médicament ». C’est bien connu, l’administration prend son temps, oubliant les malades qui s’impatientent. En effet, les « préconisations » de l’ANSM dépendent des conclusions d’une expérimentation commencée en mars 2021, et longue de deux ans…Le tout avec des produits importés, évidemment. Car qui dit cannabis à usage thérapeutique, dit cannabis riche en THC ; en produire, même dans un cadre strict, reste inconcevable pour les pouvoirs publics. Invité dans l’émission « Le magazine de la santé » sur France 5 le 15 décembre 2021, le professeur Nicolas Authier de l’université de Clermont-Ferrand, médecin psychiatre auteur du « Petit livre du cannabis médical » et acteur de l’expérimentation, déclarait que « pour légaliser le cannabis à usage médical […] il va falloir changer la loi en France », puisqu’ « en France, actuellement, il n’est pas autorisé de cultiver du cannabis à visée médicale, de le transformer, de le commercialiser ». Ainsi, les résultats de l’expérimentation en cours doivent permettre de déterminer pour quelle pathologie, à quelle dose et sous quelle forme ce cannabis riche en THC sera recommandé. Le temps sera alors venu de tenir les engagements du Plan Particulier pour la Creuse. En attendant, Jouany Chatoux et Jérémy Gaillard nous accueillent dans « La Ferme Bio de Pigerolles » afin de nous livrer les secrets de la culture très technique du chanvre.

En conteneurs : sélection génétique d’une variété adaptée au terroir et répondant aux attentes du marché

À l’abri dans cette grande boîte de métal, nos agriculteurs élaborent la variété de chanvre qui répondra à leurs exigences. Ce lieu permet un contrôle intégral des conditions de pousse. À cette fin, de nombreuses sondes recueillent des données dont l’analyse sera précieuse. Par exemple, une sonde enfoncée dans les pots où tentent de s’enraciner les nouvelles boutures sert à calculer la vitesse à laquelle les plants absorbent l’eau, aucun écart n’étant admis dans la fréquence d’arrosage.

D’autres sondes pendouillent de-ci de-là faisant parvenir leurs informations jusqu’à un boîtier appelé VPD (« Vapor Pressure Deficit », en français : déficit de pression de vapeur). Il mesure en pression la teneur en vapeur d’eau de l’air. Ce déficit de pression de vapeur dépend de la température et de l’humidité dans l’atmosphère, toutes les deux essentielles au bon développement de la plante. Le VPD aide donc nos agriculteurs à équilibrer l’humidité de l’air environnant, en lien avec la transpiration de la plante, ce qui lui donnera une croissance optimale.

Quels sont les caractères génétiques privilégiés par nos agriculteurs ?

On peut les répartir en deux catégories : ceux qui répondront le mieux aux conditions de culture, et ceux qui répondront aux demandes du marché. Dans la première, on trouve les critères suivants :

  • La résistance à la sécheresse : le chanvre est une plante réclamant peu ou pas d’irrigation, mais accentuer ce caractère ne fait pas de mal par les temps qui courent…
  • La précocité : une récolte tardive est plus facilement touchée par les moisissures.
  • Une bonne conformation assortie d’une ramification développée : un plant au tronc robuste, bien garni de branches solides pour résister aux coups de vent. Dans la deuxième catégorie, nos agriculteurs concentrent leur attention sur les éléments suivants :

  • La teneur en cannabinoïde : combiner taux de THC autorisé et taux de CBD conséquent (voire taux de CBG, molécule sans effets psychotropes, dont l’exploitation commerciale est en devenir).

  • Le grammage des fleurs : important, puisque c’est là que se trouve principalement les cannabinoïdes.
  • Le parfum : les terpènes des fleurs dégagent une odeur subtile, parfois citronnée, mentholée, ou encore terreuse. Passons maintenant aux techniques utilisées pour multiplier les variétés sélectionnées.

Les pieds-mères et le bouturage

Le bouturage est une technique simple en soi : il faut prélever une partie du pied sélectionné (qui devient alors un pied-mère) en taillant juste sous un nœud (zone où se forment les bourgeons), point de départ de nouvelles racines. Débarrassée des feuilles inférieures et des tiges latérales, une tige d’une dizaine de centimètres suffit. Après une coupe en biseau à sa base afin de bien absorber l’eau, la petite branche est enfoncée dans un pot contenant un mélange de sable, de terreau et de terre, mélange drainantmais qui conserve l’humidité. La bouture ainsi réalisée offrira un clone parfait du pied-mère, très stable génétiquement parlant, ce qui garantit à l’échelle d’une parcelle un lot de plantes aux caractéristiques identiques et remarquablement homogènes. En outre, par rapport à une graine, sa croissance sera bien plus rapide.

La bouture est placée dans un conteneur spécifique où règne une atmosphère idéale pour son développement : une forte humidité (autour de 90 %) conjuguée à une température de 18 à 20 degrés. Avec un tel environnement, 95 % des boutures seront aptes à être repiquées au bout de 20 jours.

Quant au pied-mère, agressé et affaibli, un arrosage avec un engrais bio liquide dilué dans de l’eau l’aidera à reconstituer ses tiges.

À la recherche du meilleur rendement : les graines féminisées

Le cannabis est une plante naturellement dioïque : cela veut dire qu’il y a des pieds mâles (sans fleurs proprement dites, mais produisant des sacs à pollen) et des pieds femelles (couronnées par des fleurs qui produiront des graines une fois fécondées). Mais une fleur pollinisée ne fabrique plus de cannabinoïdes. C’est pour cela que l’on utilise des graines féminisées. Obtenues par un traitement spécifique, ces graines féminisées ne donneront que des pieds femelles chargés de fleurs riches en cannabinoïdes. Ce procédé a mis fin à la corvée coûteuse, en temps et en argent, de l’arrachage des pieds mâles.

Mais « la vie trouve toujours un chemin, la vie ne peut être contenue », comme le déclarait le charismatique professeur Ian Malcolm (Jeff Goldblum) dans le film « Jurassic Park », lorsqu’on lui expliquait que la reproduction des dinosaures de l’île était maîtrisée puisque tous ces clones étaient des femelles. Cette réflexion s’applique aussi à la plante de cannabis issue de graine féminisée. En effet, elle parvient parfois à s’auto-féconder et à produire des fleurs mâles, si sa génétique est instable ou si elle est exposée à un stress quelconque : stress hydrique (sècheresse inhabituelle), choc thermique (grosse chaleur), ou stress mécanique (branche cassée). Nous reviendrons plus loin sur ce phénomène d’hermaphrodisme.

Enfin, signalons que les plants issus des graines féminisées ont conservé leur caractère photopériodique. Les fonctions biologiques de la plante comme la germination, la croissance, la floraison et la maturation sont déterminées par l’alternance entre lumière et obscurité. Ainsi, dans l’exemple d’une culture en intérieur, faire passer le temps d’obscurité de 6 à 12 heures enclenchera la floraison.

Aux champs : plantation, croissance, et récolte du chanvre

Préparation du sol et semis

Après un couvert végétal hivernal de seigle ou de méteil (ensilé ou enrubanné), le sol est préparé à l’aide d’un simple outil mécanique rotatif qui fissure le sol sans le tasser. Le champ reçoit un amendement de deux à trois tonnes de carbonate pour en réduire l’acidité. Avec un sol léger et peu acide, le chanvre bénéficie maintenant d’un terrain propice à son épanouissement. Si nécessaire, trente tonnes de digestat de fumier viendront enrichir la parcelle (ce digestat est un résidu de la méthanisation réalisée sur l’exploitation), ce qui suffira amplement pour le cycle de culture à venir. Il n’y a plus alors qu’à guetter les bonnes conditions météorologiques pour lancer le semis. Dans l’idéal, cette opération doit s’effectuer durant la première moitié du mois de mai (le chanvre pousse en quatre à cinq mois), mais plutôt qu’une date sur un calendrier, les paramètres déterminants seront :

  • Température du sol de 12°
  • Sol ressuyé
  • Absence de froid dans les 15 jours après la plantation pour une levée optimale et homogène. La culture du chanvre sur « La Ferme Bio de Pigerolles » se répartit comme suit :

  • Le chanvre « bien-être » occupe 6 à 8 ha, à raison d’un pied/m2. La planteuse permet un espacement régulier des petits plants de trois semaines.

  • Le chanvre « industriel » occupe 22 à 25 ha, à raison de 30 à 40 kg de graines/ha. C’est un chanvre volontairement monoïque (donc hermaphrodite), où l’on ne craint pas que fleurs mâles et femelles partagent le même pied, s’unissent, et produisent des graines. Cette prédominance du chanvre « industriel » en surface de culture s’explique, entre autres facteurs, par le coût des graines féminisées utilisées dans la production du chanvre « bien-être » : entre 50 centimes et 1 euro la graine, alors que des graines régulières vous reviendront entre 5 et 20 € le kilo (il y a des millions de graines dans un kilo).

Pendant la phase de croissance : chasse à l’hermaphrodisme et validation du travail antérieur de sélection génétique

Jérémy Gaillard surveille très attentivement le développement des pieds de chanvre issus de graines féminisées. Car pour en obtenir des fleurs riches en cannabinoïde, ici de CBD, elles ne doivent pas être pollinisées. Or, comme nous l’avons dit plus haut, le pied femelle peut, selon les circonstances, développer des sacs à pollen et s’auto-féconder : c’est l’hermaphrodisme. Bien que marginal, ce phénomène peut se révéler préjudiciable. En effet, un sac à pollen ne contient pas moins d’un million de grains de pollen, ce qui est bien suffisant pour féconder tout un champ ! Surtout si ce plant se trouve au milieu de la parcelle et que souffle un vent favorable. C’est pourquoi l’agriculteur passe un temps certain entre fin juillet et la mi-août à scruter ses plants : « faut avoir l’œil ! » comme le dit Jérémy Gaillard.

Ces visites de contrôle lui permettent de repérer, si ce n’est déjà fait, les variétés les plus prometteuses, mais aussi de valider in situ la sélection génétique opérée en amont dans les conteneurs. Ainsi, après trois ans de recherches, nos agriculteurs espèrent tenir la plante « aboutie » : une parcelle-test a même été réservée à cette variété ‘’ maison ‘’.

Le chanvre ne serait-il pas la plante agroécologique par excellence ?

D’abord, la culture du chanvre « industriel » n’a pas besoin d’irrigation. En effet, le chanvre est une plante rustique dotée d’une racine pivotante qui va chercher l’eau en profondeur, ce qui s’avère bien utile pour résister à la sécheresse. Seul le chanvre « bien-être », en phase d’enracinement dans les conteneurs, bénéficie d’une irrigation soigneusement contrôlée.

Le chanvre résiste bien aux ravageurs. Doté d’une croissance rapide, il ne craint plus, après deux ou trois binages en début de cycle, la concurrence des adventices. Mieux, ces dernières entretiennent une biodiversité favorable à la lutte contre les parasites.

Bien sûr, comme toute plante, le chanvre a ses maladies. Les fusariums (des champignons) en sont la cause la plus fréquente. Le fusarium solani attaque les racines (la plante ne peut plus prendre d’eau), alors que le fusarium oxysporum attaque les conduits de la sève. Toutefois, une rotation des cultures permet de diminuer cet embarras. Il est aussi recommandé d’éviter la surfertilisation, de tailler le bas des plantes pour éviter les poches d’humidité, et d’enlever les feuilles en décomposition. Ses précautions prises, la menace reste faible.

Une récolte sur mesure pour les fleurs de chanvre « bien-être »

La récolte du chanvre s’étend de mi-septembre à mi-octobre selon les variétés et l’influence du photopériodisme. Si l’opération est mécanisée pour le chanvre « industriel », c’est manuellement que procède Jouany Chatoux pour le chanvre « bien-être ». Comme on l’a vu, sa culture ne couvre pas une surface très importante. L’agriculteur évalue donc lui-même si les fleurs ont atteint la maturité voulue, car cette année les conditions météorologiques ont perturbé la croissance des plants. La couleur des trichomes des fleurs est un bon indicateur : si les trichomes sont blancs c’est trop tôt, s’ils sont bruns la récolte peut avoir lieu. Mais la météo, encore elle, peut précipiter la décision. Humidité et chaleur forment en effet un cocktail favorable au développement d’un champignon redouté, le botrytis. Ainsi, Jouany Chatoux récolte en priorité les plants aux têtes les plus denses car elles évacuent mal l’humidité.

Sous le hangar : séchage et manucure des plants

Le séchage, une étape délicate

Si le séchage suit souvent le manucurage, il peut aussi le précéder. Pour le chanvre « bien-être », ce sera pendu sur un fil et la tête à l’envers. Un déshumidificateur (le meilleur taux d’hygrométrie étant de 62 %), une petite ventilation, et le séchage commence pour une durée normale de 10-15 jours, à une température de 20° dans les premiers jours, puis de 17°. Toutefois, pour contrecarrer un botrytis envahissant, le processus est accéléré afin de sécuriser la récolte.

Alors, un séchage intensif à 35° pendant deux ou trois jours permettra d’enrayer son développement. La qualité des terpènes risque d’en souffrir un peu, mais les fleurs seront préservées. Avant d’être installer sur le séchoir, chaque plant est identifié et classé en fonction de sa variété pour une traçabilité parfaite du produit final mis en vente. Produit dont une analyse du taux de THC certifiera le respect des 0,2 %. Quant au chanvre « industriel », il sèche à plat pendant deux-trois jours avant d’être conditionné en petites bottes.

La manucure des « fleurs de la discorde »

Jérémy Gaillard nous expose ce soin appliqué aux plus belles fleurs, celles situées à l’apex de la plante ; les fleurs secondaires (trop petites une fois sèches) étant utilisées pour l’extraction de produits dérivés comme les huiles ou les tisanes.

La manucure (ou effeuillage) se déroule en trois temps :

  • D’abord, un effeuillage grossier par aspiration d’air. Les feuilles récupérées seront valorisées dans la nourriture animale (ils en raffolent nous précise Jérémy) ou pour la méthanisation.
  • Ensuite, les fleurs sont séparées de leur tige à l’aide d’une machine spécifique.
  • Enfin, on procède à un effeuillage minutieux dans une trimeuse. Les petites feuilles arrachées pouvant contenir des cannabinoïdes, elles passeront dans un extracteur de résine après un séjour au congélateur. Il ne reste alors plus que le cœur de la fleur, cette fleur dont l’arrêté du 30 décembre 2021 a rigoureusement interdit la commercialisation.

Un équipement onéreux mais justifié par l’importance du produit concerné

Jérémy Gaillard nous présente la facture de la mécanisation de la manucure :

  • 800 à 1500 euros pour l’effeuillage grossier.
  • Un peu plus de 5000 euros pour la machine spécifique qui sépare les fleurs des tiges.
  • 7000 euros pour une trimeuse. Ces investissements n’ont pas été réalisés à la légère. En effet, nos agriculteurs ont fait l’expérience d’une manucure à la main : au moins quinze personnes étaient nécessaires au lieu de trois !

Après le séchage, une petite finition aux ciseaux est possible avant la mise en sachet. C’est dire le soin apporté à la préparation des fleurs, et pour cause : le kilo de fleurs de bonne qualité (sans graines) rapporte approximativement 1000 euros…

Suite à l’arrêté du 30 décembre 2021, ces machines étaient promises à la rouille. Sauf que le 24 janvier suivant, saisi par des commerçants du secteur, le juge des référés du Conseil d’État a décidé de suspendre à titre provisoire l’interdiction de commercialiser à l’état brut les fleurs et feuilles des variétés de cannabis à la teneur en THC inférieure à 0,3 % (le nouveau taux légal fixé dans l’arrêté du 30 décembre), soulageant ainsi ceux qui veulent construire une filière CBD en France.

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