Quelle eau faire boire aux animaux ? Un enjeu majeur pour l’éleveur

Quantité, qualité, traitements et stockage : maîtriser l’eau, c’est sécuriser la santé du troupeau et la rentabilité.

« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens, se cachent des mondes insoupçonnés ». Contre toute attente, c’est par cette citation d’Albert EINSTEIN, que Jérôme CROUZOULON introduit une série de plus de cinq heures de vidéos consacrée à l’eau. En effet, avant de nous faire plonger dans la matière eau, à la fois si commune et si particulière, il prend de grandes précautions, nous invitant à faire preuve d’humilité et d’ouverture d’esprit, et nous rappelant enfin « que le savoir d’aujourd’hui n’est pas celui de demain, comme il n’est pas celui d’hier ». Ces précautions prises, il peut alors nous faire une présentation particulièrement détaillée de cette matière complexe, indispensable à la vie et constituante de celle-ci, qu’est l’eau. On commencera par la présentation physico-chimique de la molécule H2O, ainsi que son rôle et sa place dans le corps et la cellule, ou l’influence du milieu sur sa qualité et ses propriétés. On abordera ensuite les approches et connaissances les plus récentes, dont certaines font encore l’objet de polémiques médiatiques et désaccords scientifiques, comme celle de la mémoire de l’eau. Après cette présentation, aussi minutieuse que pédagogique des aspects scientifiques de l’eau, cet ancien éleveur aborde avec autant de précisions et d’exhaustivité les aspects pratiques des usages de l’eau en élevage. Quels sont les besoins des animaux en quantité et en qualité, pour être en bonne santé ? Quels sont les différents procédés de traitement de l’eau, mais aussi de collecte, stockage et distribution ?

Sa place dans l’univers et sur notre planète.

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L’eau, berceau de la vie sur terre, apparue sur notre planète il y a 3,5 milliards d’années, est une ressource qui peut sembler abondante, puisque les océans recouvrent les deux tiers de notre planète. Cependant les réserves terrestres étant constituées à 97 % d’eau salée, sur 10 000 litres d’eau, seul 1 litre est utilisable. Ce qui rend d’autant plus pertinentes les questions de sa qualité et de sa préservation. De tous temps, et dans toutes les cultures, l’eau est un symbole puissant et ambigu. Elle évoque à la fois la naissance (l’eau du baptême chrétien) et la mort (les corps hindous confiés à l’eau du Gange). Elle peut être créatrice (la Vie) et destructrice (le Déluge), pure et impure, évoquer le féminin ou le masculin… Dans la plupart des religions, elle est associée aux rites de purification (eau bénite du christianisme, eau des ablutions précédant la prière musulmane…). Elle a depuis longtemps été domestiquée par l’Homme comme source d’énergie, réseau de transport, ressource pour l’agriculture… pour le meilleur et parfois pour le pire.

Un nouveau paradigme scientifique

Cette matière sur laquelle se sont penchées les trois grandes disciplines de la science (physique, chimie et biologie), avec plus de dix mille publications scientifiques par an, souffrait, jusqu’à très récemment d’une absence d’approche transversale. Aujourd’hui, heureusement, des physiciens, des chimistes et des biologistes travaillent ensemble et commencent à comprendre comment les spécificités de cette matière complexe ont des répercussions sur le plan biologique et sur notre santé (et celle des animaux). Prendre en compte cette matière dans sa complexité avec les conséquences que cela peut avoir sur le vivant peut être considéré comme un nouveau paradigme scientifique.

L’approche physico-chimique

Souvenons-nous de nos cours de physique du collège, mais si, ça va revenir ! Une molécule d’eau, H2O pour son « petit nom », c’est deux atomes d’hydrogène plus un atome d’oxygène. Jusque-là, ça va ! Un atome, c’est un noyau et des électrons qui tournent autour, parfois loin autour. Si le noyau de l’atome d’hydrogène était une tête d’épingle, son électron (il n’en a qu’un) serait à 25 m. Mais contrairement à certaines de nos représentations, entre un noyau et ses électrons, ce que l’on pourrait penser être du vide, c’est en fait des forces électro-magnétiques. La matière, c’est donc de l’infiniment petit avec des forces (électro-magnétiques notamment) qui gravitent autour. Mais à quoi ça ressemble une molécule d’eau ? La représentation la plus courante (bien que très théorique) est celle d’une tête de Mickey, avec pour la tête l’atome d’oxygène et pour les oreilles, les 2 atomes d’hydrogène. Les liaisons entre les atomes H et O se font par partage d’électrons, ce sont des liaisons covalentes. Mais ces liaisons ne sont pas figées, elles vibrent en permanence. Lesquelles vibrations créent des ondes qui se mesurent en hertz. Entre elles, les molécules d’eau sont liées par lien électrostatique entre les charges électriques négatives de O et les charges positives de H. On parle alors de liaisons hydrogène ou liaisons H. Ces liaisons ont une durée de vie très courte, 10-12 secondes. Elles sont donc très instables. Une goutte d’eau c’est 3 x 1020 molécules d’eau. Ces molécules, bien que très nombreuses sont cependant agencées selon une architecture particulière, créant des structures spécifiques, en mouvement permanent et plus ou moins stables. On parle alors d’eau structurée en domaines de cohérence ou déstructurée en domaines d’incohérence. Chaque forme ainsi créée produit un champ électrique et donc une fréquence spécifique et par là, une information spécifique. L’eau dans tous ses états… L’une des particularités de l’eau, unique sur terre, est sa capacité à se présenter sous trois états différents. Sous l’effet de la chaleur (à 100°C à pression normale), l’énergie casse les liaisons entre les molécules d’eau, elles deviennent alors indépendantes, c’est l’état gazeux. Entre 0° et 100°, les molécules d’eau sont en cohésion et interaction, c’est l’eau liquide. En deçà de 0°, la cohésion des molécules se renforce, il n’y a plus de mouvement, l’eau devient alors solide. L’eau, une matière si singulière. L’eau présente de nombreuses propriétés, dont certaines sont rares, voire uniques. Des propriétés physiques d’abord : sa capacité d’écoulement, la plus forte tension superficielle des liquides courants, un mouvement naturellement sinueux et non linéaire (vortex). Des propriétés énergétiques, avec sa capacité calorifique permettant notamment la régulation climatique par les océans. L’eau dispose de propriétés de dissolution. Elle est un solvant universel, capable de dissoudre presque tous les éléments chimiques connus (elle n’est donc jamais pure). L’eau permet la formation de solutions colloïdales stables (le sang, le lait). L’eau est enfin présente dans de nombreuses réactions biochimiques.

L’eau en biologie animale

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Pas de vie sans eau, c’est un principe connu. Mais quelle est donc la place et le rôle de cette eau dans nos corps, à nous les animaux ? Nos corps sont en fait constitués de deux types d’eau, l’eau corporelle ou eau libre, d’une part, ce sont notamment la lymphe et le sang. L’eau cellulaire d’autre part, liée à la matière dont elle compose en moyenne les deux tiers. On parle alors d’eau morphogénique, considérée comme le quatrième état de l’eau, très différent de l’eau liquide ou gazeuse. L’eau libre constitue en moyenne 70 % de la masse de notre corps, plus chez le jeune (85 % pour un veau) et moins chez l’animal âgé (65 %). Mais à quoi sert précisément cette eau libre ? Elle sert d’abord de voie de communication et d’échange. Elle transporte à la fois les éléments nutritifs (minéraux, sucre…), mais aussi, et surtout les déchets qui doivent être évacués du corps. Elle transporte aussi de l’information sous forme d’ondes électromagnétiques. Pour jouer ce rôle de moyen de transport, elle circule de la paroi intestinale vers la circulation sanguine puis vers les tissus par un processus appelé osmose. Elle passe dans les cellules, par un autre processus, grâce à des sortes d’écluses que sont les aquaporines. Les apports en eau sont donc primordiaux, ils proviennent à 80 % de l’eau de boisson et pour près de 20 % des aliments. Les pertes elles, sont le fait des reins (urines), de la peau (transpiration), des poumons (respiration), des intestins (fèces) et de la production de lait. Mais revenons à cette eau morphogénique. Les connaissances autour de cette forme d’eau sont assez récentes (une quinzaine d’années), et on les doit essentiellement à deux chercheurs, Marc HENRY, chercheur en physique quantique et Pascale MENTRE, biologiste. Cette eau est aussi appelée eau liée ou eau interfaciale. Elle est le premier constituant de la cellule, et de loin puisqu’elle représente plus de 99 % des molécules de la cellule. Cette eau se présente sous la forme d’une couche qui enrobe toute matière, un peu comme une couche de gel. Elle est invisible et hydrate toute chose quelle que soit sa nature chimique. Elle donne à toute chose sa forme et son activité, laquelle se mesure avec un simple hygromètre. En dessous de 0.6 d’activité, soit 60 % d’humidité, il y a absence de vie. Ce qui ne signifie pas pour autant que la matière est morte, il suffit de rajouter de l’eau pour que la matière reprenne vie. On peut citer pour exemple, la graine en dormance, parfois de nombreuses années, à laquelle il suffit d’apporter de l’eau pour qu’elle germe. Les découvertes récentes en biologie ont permis de comprendre comment cette eau était une substance clé de la communication cellulaire, permettant de transporter des signaux et d’en assurer la bonne réception.

L’eau, paquet d’énergie et réseau d’information

Allons plus loin encore. On l’a vu, les molécules d’eau se structurent en domaines de cohérence. C’est-à-dire en amas de molécules d’eau partageant un même champ électromagnétique. Ses domaines de cohérence sont sous influence de toute énergie, qu’elle soit mécanique, thermique, lumineuse ou électrique… Si l’on fait maintenant le lien avec ce qu’on a vu précédemment, le corps, et notamment les cellules étant constitués d’eau, les cellules sont donc sensibles aux ondes électromagnétiques et potentiellement aux différentes perturbations pouvant venir du milieu. L’eau porte aussi une information sous forme de fréquence (d’onde), et depuis le début des années 1980, plusieurs scientifiques ont montré que cette information pouvait être conservée dans l’eau. Le premier d’entre eux, en 1984, a été Jacques BENVENISTE (1935-2004), immunologiste alors reconnu, qui a découvert la capacité de l’eau à garder en mémoire une information en l’absence de substance. La découverte et son découvreur ont été fortement décriés par une grande partie de la communauté scientifique. Mais en 2007, Luc MONTAGNIER, biologiste et prix Nobel de médecine, reprend les travaux de J. BENVENISTE et en confirme les découvertes. Il reproduira alors de l’ADN virale grâce à de l’eau informée. Après le médecin et le biologiste, c’est en 2012, Marc HENRY le physicien, qui apportera les explications et démonstrations physiques de cette capacité de l’eau à garder en mémoire une information. Ce, par sa capacité à capter la fréquence (mesurée en hertz) d’une matière de départ, et bien qu’il n’y ait plus de matière, à la garder en mémoire puis à la transférer à un autre support eau. Malgré ces démonstrations scientifiques, reprises notamment par une équipe italienne, la question de la mémoire de l’eau, ainsi que l’homéopathie dont elle est un des principes de base, reste décriée par une partie de la communauté scientifique et médiatique, en France surtout. Mais le coup de grâce devra bientôt être apporté à la polémique par un autre scientifique, belge celui-ci. Auguste MEESSEN, physicien chercheur à l’université de Louvain a démontré le principe du transfert d’information, sous forme de vibrations, grâce à un transfert de charges électriques d’une molécule d’eau à une autre, alignées sous forme de chaîne. Il s’agit là d’un nouveau concept d’action dans le vivant, au-delà de la théorie usuelle selon laquelle une molécule active vient se connecter à un récepteur comme une clé dans une serrure, l’action peut aussi être issue d’une mise en résonance entre une vibration et un récepteur, sous forme d’une onde, comme le signal radio (vibration) que l’on active pour ouvrir sa voiture à distance. Le monde scientifique est-il en passe de reconnaître unanimement les découvertes de Jacques BENVENSITE ? En tous cas, début 2019, alors qu’étaient récemment publiées les recherches d’Auguste MEESSEN, l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) rendait hommage aux travaux du chercheur vilipendé, sous le titre « La mémoire de l’eau : Jacques BENVENSITE, le Galilée du 21ème siècle ? ».

L’eau et l’influence du milieu

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Intéressons-nous maintenant à tous ce qui, dans le milieu, peut influencer l’eau, que ce soient les ondes électromagnétiques, les polluants de l’eau et les minéraux. Les sources d’ondes sont multiples : lumière, son, terre… Ces ondes se caractérisent par une amplitude, une longueur et une fréquence. À fréquence élevée, les ondes ont une influence forte sur le milieu, car ces rayonnements, dits ionisants, ont la capacité de faire varier la charge électronique des atomes et donc des cellules. Quelles sont les effets de ces ondes électriques ou électromagnétiques sur la santé et notamment sur les colloïdes du corps (cellules, sang, lymphe…) ? Malgré les capacités du corps à maintenir les équilibres (c’est l’homéostasie), force est de constater que l’accumulation de perturbations, de façon chronique et durable, peux provoquer des pathologies. Les perturbations électriques, issues de différentes sources (lignes haute tension, installations photovoltaïques, postes de clôtures…) sont donc à prendre en compte et à gérer au mieux dans un élevage. Si la résistance corporelle aux courants électriques varie beaucoup selon les espèces, les vaches sont très sensibles aux courants électriques et de nombreuses problématiques de santé, parfois insolubles, se rencontrent sur des élevages situés près de lignes à haute tension. Il en est de même pour les perturbations électromagnétiques. Si la gestion de ces problématiques est complexe, la géobiologie peut permettre de trouver des solutions, elle est plus que pertinente avant l’implantation d’un bâtiment. Des polluants de différentes natures peuvent avoir un impact sur la qualité de l’eau et donc sur la santé. Ils peuvent être physiques (c’est l’eau chaude issue des industries et rejetée dans les rivières), biologiques (microorganismes pathogènes), chimiques minérales (métaux, produits de traitement de l’eau…), ou chimiques organiques (pesticides, hydrocarbures…). Lorsqu’une pollution est détectée, il faut toujours se demander d’où elle vient. L’origine d’une pollution n’est pas toujours liée à la source, elle peut aussi provenir du mode de traitement (chlore, ozone…) ou des conduites d’eau et des cuves de stockage (microorganismes pathogènes notamment). Et que dire des minéraux ? Si la publicité tente de nous faire croire que boire de l’eau minérale serait bénéfique pour notre santé, il est important de rappeler que la qualité de l’eau est liée à sa capacité à drainer, c’est-à-dire à emporter les déchets de l’organisme. « L’eau vaut plus par ce qu’elle emporte que par ce qu’elle apporte ». L’apport en minéraux est le rôle de l’alimentation et non celui de l’eau ! Plus une eau est riche en minéraux, moins elle est drainante, et pour bien jouer ce rôle, une eau doit avoir une teneur en résidu sec inférieure à 500 mg / L, voire à 100 mg / L. Certaines eaux minérales affichant des teneurs en résidu sec largement supérieures à 1000 mg/ L, il est donc important de ne les consommer que dans des circonstances particulières, voire sur prescription médicale. La dureté de l’eau, c’est-à-dire sa teneur en calcium et magnésium, est aussi un critère de qualité important. Pour une bonne santé animale et humaine il est recommandé de privilégier une eau douce, soit un TH (Titre hydrotimétrique) inférieur à 15.

L’eau potable et au-delà…

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La notion d’eau communément appelée « potable » n’existe pas au sens réglementaire. Pour la consommation humaine, la réglementation parle « d’eau destinée à la consommation humaine » (EDCH), définie par décret et prenant en compte 31 critères physico-chimiques, microbiologiques et organoleptiques. Selon ces critères, une eau peut être non conforme sans être pour autant considérée non consommable ni cesser d’être distribuée. C’est une des limites de cette réglementation qui par ailleurs ne prend pas en compte les problématiques de toxicités chroniques, ni les interactions toxicologiques (effets cocktails) et se base sur des tests réalisés in vitro ou sur des animaux de laboratoire. Quant à l’eau destinée à l’abreuvement des animaux, elle ne répond (excepté pour les volailles) à aucune réglementation mais seulement à des recommandations, notamment en lien avec la charte des bonnes pratiques d’élevage. Dans ce contexte, l’analyse d’eau est l’outil indispensable pour connaître, voire améliorer, la qualité de son eau, qu’elle provienne ou non du réseau public. Concernant l’eau privée, issue de collecte ou de forage, cette analyse est obligatoire. Mais quelles substances analyser, quels seuils et critères retenir, quels protocoles respecter ? Jérôme CROUZOULON, vous le présente en détail. Au-delà de ces réglementations et recommandations, il existe une autre notion, basée sur une approche plus scientifique que réglementaire, celle d’une eau compatible avec le vivant et avec la santé, ou eau biocompatible. Parmi ces approches, on trouve celle de L.C. VINCENT (hydrologue) et J. ROUSSEAU (pharmacienne) qui, dans les années 1950, ont travaillé sur les liens entre la mortalité due à certaines maladies graves et la qualité de l’eau, notamment sa forte minéralisation et les traitements chimiques de l’eau par des produits oxydants (chlore). De leur travail est né le doute, aujourd’hui encore d’actualité, que l’on peut émettre sur le fait de traiter l’eau avec un produit hyper oxydant (le chlore), néfaste pour la santé, tout en conseillant la consommation d’antioxydants (omégas 3 notamment) ! De ces mêmes études L.C. VINCENT identifiera les paramètres de bioélectronique qui portent aujourd’hui son nom, la BEV (Bioélectronique Vincent). La BEV est une conjonction de trois critères : le potentiel hydrogène (pH), le pouvoir d’oxydo-réduction (rH2) et la résistivité au courant électrique. Ces critères définissent la notion d’eau biocompatible, lesquels étant : • Un pH compris entre 5 et 7, donc légèrement acide. • Un rH2 compris entre 24 et 28, légèrement réducteur. • Une résistivité comprise entre 5000 et 50 000 ohms (peu conductrice d’électricité) soit une minéralité comprise entre 10 et 100 mg/l.

En synthèse, on peut dire qu’une bonne eau pour l’abreuvement des animaux doit être neutre (pH = 6.5), pure (minéraux