
Méline DUVAL
La fille qui peignait sur le corps des chevaux
Méline DUVAL est ostéopathe animalier multi-espèces. Elle intervient à la fois sur des animaux d’élevage (bovins, petits ruminants), sur des chevaux de sport ou de loisir, sur des animaux compagnons (chiens, chats …) et sur des oiseaux. Elle travail en tant qu’ostéopathe libérale, ainsi qu’au sein d’un cabinet vétérinaire en Normandie.
Pas encore 30 ans, mais déjà un parcours riche d’expériences
Le parcours scolaire de Méline DUVAL pourrait être un exemple pour tous ceux qui rencontrent des difficultés, ou comment passion et travail permettent de dépasser ses difficultés, voire d’en faire un atout (on en reparlera plus tard). Elève dyslexique, que ses professeurs auraient plutôt orientée vers des études courtes, la jeune Méline DUVAL est parvenue grâce à sa détermination à poursuivre des études longues et complexes, jusqu’au niveau Master 2. Avant d’en arriver là, c’est la passion du cheval qui l’a porté et l’a conduit à s’orienter vers un sport-étude équitation éthologique et comportementale. Il a très vite été évident pour elle, que la pratique de l’équitation ne devait pas être délétère pour le cheval, et que le bien-être de ce compagnon devait être mieux pris en compte, tant sur le plan émotionnel que sur le plan physique. L’ostéopathie s’est vite imposé à elle, comme pouvant répondre à cette approche holistique du bien-être de l’animal à laquelle elle aspirait. Elle intègre donc « l’European School of animals osteopathy » et se lance dans 5 années d’études complexes. C’est à cette époque qu’elle va commencer à dessiner, seul moyen pour elle de contourner la contrainte de sa dyslexie. Ses examens d’anatomie prendront alors la forme de planches de dessins plutôt que de longues pages d’écriture. Cette fille d’éleveur choisira en fin de cursus, de s’intéresser aux vaches laitières avec un mémoire de fin d’étude intitulé « Mammite subclinique et ostéopathie : évolution du taux cellulaire ». Diplôme en poche, elle décide d’exercer en rural, mais, en France, pour exercer légalement, l’ostéopathe doit compléter son diplôme par un examen devant le conseil de l’ordre des vétérinaires. Méline DUVAL est donc inscrite au registre national d’aptitude du conseil de l’ordre vétérinaire.
L’ostéopathe est un « horloger du corps ».
Rappelons que l’ostéopathie est une pratique relativement récente, fondée dans les années 1870 par un médecin américain Andrew Taylor Still. Cette pratique est d’abord une manière différente de voir le corps, basée sur le principe de l’homéostasie, cette capacité de l’organisme vivant à s’autoréguler, voire à se guérir seul de nombreux maux. Dans ce système complexe qu’est le corps, l’intervention de l’ostéopathe vise à faire les petits ajustements qui vont permettre au corps de retrouver son équilibre. En cela, l’ostéopathe, selon Méline DUVAL, est un mécanicien qui intervient pour faire de petits réglages sur les rouages de cette grande horloge qu’est le corps. Il aide à rétablir la mobilité et « le mouvement, c’est la vie ». Sans intervention pour remettre l’horloge du corps en route, ce sont les maladies qui s’installent, et là c’est le médecin ou le vétérinaire qui doivent intervenir. « Osez mette les mains sur vos animaux » Ses premières années de pratiques de l’ostéopathie, Méline DUVAL va les consacrer quasi exclusivement aux éleveurs et aux vaches. Lorsqu’elle s’installe comme ostéopathe dans sa région, la Normandie, la plupart des ostéopathes travaillent sur les chevaux, et les vaches étaient les « grandes oubliées ». Sa priorité, quand elle rencontre des éleveurs, est d’expliquer ce qu’elle peut apporter et ce sur quoi elle ne peut rien faire, et notamment faire comprendre l’importance de l’exclusion de fracture. Les enjeux pour elles ont rapidement été de savoir prendre en compte, à la foisles contraintes économiques (le coût des soins), humaines (la charge de travail et la charge mentale liées au soin d’un animal malade) et l’éthique (ne pas s’acharner, mais donner sa chance à l’animal). Le message qu’elle souhaite transmettre aux éleveurs, est « osez mettre les mains sur vos animaux », pour récolter des informations, repérer des zones plus chaudes, plus froides, plus dures, les asymétries … des indices précieux pour détecter des dysfonctionnements, faire le relai vers l’ostéopathe, ou le vétérinaire. Car Méline DUVAL insiste sur ce point, ostéopathe et vétérinaire sont deux métiers complémentaires, mais en dernier lieu, « c’est toujours le vétérinaire qui pose le diagnostic ».
Vers l’équitation de demain
Cette cavalière, passionnée de chevaux depuis la petite enfance, s’est d’abord intéressé à comprendre le cheval dans son mode de pensées et ses comportements. Arrivée en école d’ostéopathie, elle découvre comment fonctionne le corps du cheval, cet athlète exceptionnel. Coupler ses deux approches est indispensable pour respecter le cheval dans son bien-être et son intégrité physique et mental, que ce soit pour des chevaux de sport, de spectacle mais simplement aussi dans la pratique de chaque cavalier. Car oui, monter sur un cheval a un impact sur son physique, même en loisir. Muscler le dos de son cheval pour le monter est primordial, et Méline nous explique pourquoi dans la formation « Initiation à la biomécanique du cheval ». De manière plus générale, il est impératif de mieux connaitre le cheval, tant dans ses besoins et ses comportements que dans ses capacités physiques. L’équitation de demain passera par ces nouvelles connaissances.
La fille qui peignait sur les animaux
Dans ce souci de transmettre ses connaissances et de faire évoluer les pratiques de l’équitation, mais aussi d’améliorer les soins proposés aux animaux d’élevage, Méline DUVAL, met ses talents artistiques au service de la pédagogie. Ainsi, pour ces formations Agrilearn, « Initiation à la biomécanique du cheval » et « « Bien démarrer en médecine manuelle avec ses bovins – 2025 », elle a peint éléments de squelette et systèmes musculaires sur les animaux qui seront ainsi les supports vivants de ces explications.